Entre le boulot, les transports, les tâches domestiques au quotidien, vous avez oublié qu’autrefois vous aimiez faire du sport. Et pourtant, des signes devraient vous alerter sur votre condition physique actuelle. Vous vous essoufflez très vite et vous avez bien de la peine à arriver tout en haut des escaliers. Les maux de la sédentarité pointent leur nez. Et si vous ne réagissez pas, votre forme continuera à décliner. En effet, l’inactivité physique prolongée peut, dès l’âge de 30-40 ans, engendrer au repos une élévation de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque. Elle peut favoriser l’embonpoint, limiter la force musculaire et l’amplitude des mouvements articulaires. Les scientifiques ont démontré par ailleurs qu’une activité sportive régulière et d’intensité modérée élève les défenses immunitaires, diminue l’anxiété et augmente la productivité. Elle est aussi un facteur de lutte contre les maladies cardiovasculaires et l’ostéoporose. Enfin, il a été prouvé que les sujets qui restent actifs vieillissent, sur le plan énergétique et moteur, deux fois moins vite que ceux qui sont sédentaires avec une surcharge pondérale !

 Tout en douceur !
Il faut reprendre une activité sportive dès que l’on constate que l’on fait moins de choses qu’auparavant, souligne le corps médical. Mais relancer la machine, quand on atteint la force de l’âge, implique obligatoirement un examen médical d’aptitude au sport. Cet examen peut d’ailleurs mettre en lumière des pathologies qui évoluaient jusque-là silencieusement. Et il doit être obligatoirement effectué par un cardiologue pour les personnes ayant des antécédents cardiaques. Une fois le feu vert donné par le médecin, la reprise d’une activité sportive se fait progressivement. Il ne faut jamais brûler les étapes et adapter l’intensité de l’activité sportive à l’âge et aux premières réponses physiologiques d’un corps qui a fonctionné plus ou moins longtemps au ralenti. Quel est le bon rythme ? L'idéal serait de « bouger » tous les jours pendant 30 minutes. L’augmentation du potentiel respiratoire d’une personne qui renoue avec l’exercice en suivant les conseils d’experts peut être spectaculaire. À condition toutefois de persévérer et d’adopter une bonne hygiène de vie.

 Dr Philippe Betbèze, médecin du sport, service de pneumologie à l’hôpital d’Épernay

 Dossier Santé et activités physiques et sportives de la revue trimestrielle du haut Comité de la santé publique , n° 14 de mars 1996