Du sport mais sans risque

 

> Avant, et après l’effort
 Quel que soit le type d’effort, l’échauffement musculaire et articulaire est indispensable. Et plus on avance en âge, plus il doit être long : de quelques minutes chez les jeunes, il doit demander jusqu’à une vingtaine de minutes à 50 ans. De même, il est important de cesser progressivement l’activité sportive. L’arrêt trop brutal peut conduire à un malaise… Après, évitez la douche trop chaude : elle dilate les artères qui le sont déjà par l’effort et peut provoquer une chute de tension. Une douche tiède ou même froide est donc de loin préférable.

 E.S : Peut-on pratiquer une activité sportive à tout âge ?
Dr Docteur Philippe Betbèze :
Il n’y a pas d’âge pour faire du sport. A tous les moments de la vie, une activité physique est possible. Reste à déterminer laquelle, en fonction de ses goûts mais aussi de ses aptitudes. L'âge, mais aussi l'expérience sportive antérieure et l'existence de maladies, sont déterminants. C'est tout l'intérêt d'une visite médicale préalable. Elle est toujours souhaitable quel que soit l’âge.

 E. S : Quelles sont les précautions à prendre avant de débuter une activité physique ?
Dr P. B. :
Chaque sport a ses contraintes, un examen médical orienté en fonction du sport pratiqué est donc une nécessité. Il dépend de l’âge, des objectifs sportifs, des éventuels facteurs de risques. Pour tous, c’est l’occasion de faire un bilan approfondi et de rechercher des pathologies comme une déviation de la colonne vertébrale, un asthme, un souffle au cœur… elles n’empêchent souvent pas une pratique sportive au contraire. Par exemple, les personnes asthmatiques bénéficieront d’un entraînement régulier qui développera leurs capacités respiratoires. Au-delà de 40 ans, pour les hommes comme pour les femmes, un bilan médico-sportif plus complet et notamment un électrocardiogramme d'effort est souvent recommandé. Il permet de détecter une éventuelle maladie cardiaque.

> Boire sans soif
 Si le corps se déshydrate, les performances diminuent. Ainsi une perte de 4 % du poids du corps (2,4 litres de transpiration pour une personne de 60 kg) diminuent les capacités de 40 %. Pendant et après l’effort, buvez beaucoup…d’eau par petites gorgées même sans soif. La sensation de soif est toujours en retard par rapport aux pertes, et inférieure aux besoins. Pour une randonnée ou une sortie à vélo, pensez à emporter des barres énergétiques ou des fruits secs : elles apportent de l’énergie pour un petit volume.    

 E. S : Existe-t-il un test simple qui permet d’évaluer sa condition physique ?
Dr P. B. :
Le test de Ruffier Dickson évalue les possibilités cardiaques de l’individu. Il est très souvent pratiqué par le médecin. Vous mesurez d’abord votre pouls au repos (P1). Vous effectuez ensuite trente flexions de genou, étant debout, le buste droit, pour amener les fesses vers les talons, pendant 45 secondes. Puis vous reprenez votre pouls (P2). Une minute après l’effort, vous comptez de nouveau vos pulsations cardiaques (P3). La formule suivante donne l’indice de résistance du cœur à l’effort (IRC) : IRC = ((P2-70) + 2 (P3-P1)) / 10.
Si l‘indice est supérieur à huit, l’adaptation est faible, s’il est compris entre six et huit, elle est moyenne. Pour que l’adaptation à l’effort soit satisfaisante il faut que l’indice soit compris entre 3 et 6. Un chiffre inférieur à 3 indique une excellente condition physique.

 E. S : Quel type de sport pratiquer ?
Dr P. B. :
Celui qui plait. C’est d’abord la motivation qui va guider le choix. Il faut ensuite s’assurer de son aptitude au sport et c’est le rôle de la visite médicale. Les personnes qui reprennent une pratique sportive après plusieurs années d’arrêt doivent le faire progressivement, et surtout ne pas chercher à refaire les prouesses de leurs 20 ans. Pour les plus de 40 ans qui découvrent ou redécouvrent le sport, les activités d'endurance sont à privilégier. L'effort dynamique (ou en aérobie), d'intensité moyenne et prolongée, permet au cœur de s'accélérer progressivement et de travailler à « l'économie», au contraire de l'effort statique (ou en anaérobie), bref et intense, qui emballe le rythme cardiaque et augmente la pression artérielle. En l’absence d'entraînement, évitez les sprints, les démarrages en vélo, les accélérations brutales au tennis, préférez la marche active, la course à pied, la natation... De toute façon, il est préférable de pratiquer un sport régulièrement que de faire une semaine intensive sans préparation ultérieure.

 E.S : Comment doser l’effort pour qu’il soit efficace mais ne fasse pas prendre de risque ?
Dr P. B. :
Lors d’un sport d’endurance, l’effort doit être soutenu mais pas excessif. Entre la possibilité de tenir normalement une conversation (l'effort est insuffisant) et l'essoufflement (l'effort est au-delà de l'endurance), un bon point de repère se situe dans l'aisance respiratoire (capacité de dire quelques mots). Une douleur thoracique, des palpitations, une sensation de malaise, des sueurs abondantes, un essoufflement inhabituel, des frissons dans une ambiance chaude.... sont des signes d'alerte. Ils imposent l'arrêt de l'effort et un avis médical. Pour bénéficier pleinement d'une activité physique, mieux vaut jouer les prolongations qu'un engagement brutal et éphémère. A aucun moment vous ne devez vous sentir gêné. Les efforts doivent être gradués. Toute nouvelle activité doit être commencée doucement et modulée en fonction de sa forme. Les accidents sont dus le plus souvent à l’excès.

> Source Essentielsanté.net
 Dr Philippe Betbèze, médecin du sport à l’hôpital Auban Moët d’Épernay